- COLLAPSUS
- COLLAPSUSCOLLAPSUSDésigne tout effondrement des fonctions physiologiques, ou même de la structure d’un organe: collapsus ventriculaire, collapsus pulmonaire. Employé absolument, il désigne l’effondrement circulatoire ou cardio-vasculaire, une faillite profonde de la fonction circulatoire, appelée également «choc primaire»: ce collapsus se traduit par l’effondrement tensionnel, par la tachycardie extrême, par la pâleur associée quelquefois à une cyanose, par le refroidissement habituel des extrémités, par la polypnée; la diurèse est basse ou nulle; le sujet est prostré, mais habituellement conscient et angoissé.L’étude de la pression veineuse centrale permet de distinguer grossièrement deux grandes catégories de collapsus:le collapsus cardiogénique , à pression veineuse élevée, à volémie normale ou haute où l’effondrement du débit cardiaque implique une déchéance myocardique majeure et une évolution habituellement fatale à court terme;le collapsus hypovolémique , bien plus fréquent, à pression veineuse basse ou nulle: myocarde initialement normal, volémie effondrée du fait d’une hémorragie ou d’une déshydratation importantes, souvent associées à une séquestration sanguine périphérique secondaire (qui peut être seule en cause, avec effondrement des résistances vasculaires périphériques dans certains chocs toxémiques bactériens).Un traitement d’urgence, visant essentiellement à rétablir la normovolémie par un apport liquidien ou sanguin par voie veineuse, et à stimuler la vaso-motricité périphérique par divers médicaments analeptiques, permet habituellement de rétablir une situation circulatoire normale, faute de quoi l’évolution se fait vers le «choc secondaire», ou «choc vrai», bien souvent irréversible.• 1785; mot lat., p. p. subst. de collabi « s'affaisser »♦ Méd.1 ♦ État pathologique caractérisé par un malaise soudain, intense, une baisse de la tension, un pouls rapide, des sueurs froides. Collapsus cardiovasculaire.2 ♦ Affaissement d'un organe dû à une compression d'origine pathologique ou thérapeutique. Collapsus pulmonaire.collapsusn. m. MED Collapsus cardio-vasculaire: syndrome aigu caractérisé par une chute de tension artérielle, une cyanose, une tachycardie, des sueurs froides, dû le plus souvent à une brusque défaillance cardiaque.— Collapsus pulmonaire: affaissement du poumon dû à un épanchement de la plèvre ou à un pneumothorax.⇒COLLAPSUS, subst. masc.A.— PATHOL. Chute subite des forces avec ralentissement des fonctions vitales provoquant un état intermédiaire entre la syncope et l'adynamie dû à une diminution de l'excitabilité du cerveau. Tomber en collapsus; collapsus général, musculaire :• 1. Je le vis, avec stupeur, ne pas prendre garde à mon geste. Il continuait à travailler dans ce flot de sang, mais d'une main hésitante, incertaine. Tout à coup, il lâche le manche du bistouri. Je le vois qui défaille, les yeux égarés, les traits décomposés. À peine eûmes-nous le temps de le recevoir sur un tabouret où il s'affaissa, en balbutiant, d'une voix rauque : — « Je n'y vois pas! ... Je ne peux pas! ... » Et, dans cet effrayant collapsus, l'honneur professionnel survivant seul aux facultés momentanément obscurcies, il eut encore la force de me repousser...P. BOURGET, Le Sens de la mort, 1915, p. 102.— Spéc. [En parlant d'un organe, d'un tissu, d'un conduit] Collapsus cardio-vasculaire ou cardiaque. Chute de la tension artérielle. Collapsus pulmonaire. Affaissement du tissu pulmonaire dû à la pression exercée par un épanchement pleural, une tumeur ou un pneumothorax. Collapsus thérapeutique. Collapsus ventriculaire. Aplatissement des ventricules cérébraux dû à une hypotension du liquide céphalo-rachidien (d'apr. GARNIER-DEL. 1972).B.— P. ext. et au fig. État de lassitude, d'affaiblissement des forces physiques ou morales. Il était dans le collapsus de toutes ses douleurs passées, et en plein optimisme (HUGO, Les Misérables, t. 2, 1862, p. 386) :• 2. Le sentiment, l'enthousiasme, ai-je dit, ne peut pas se soutenir; il ne peut être habituel d'un peuple. Quand même toute la nation serait actuellement sous le charme, il serait dangereux de la laisser sans d'autres principes d'action, parce que celui-là venant à manquer — et il manquera infailliblement tôt ou tard, — on ne sait plus ce que deviendrait ou ce que ferait ce peuple au moment du collapsus.MAINE DE BIRAN, Journal, 1816, p. 190.• 3. Le soir au retour j'ai été fatigué, triste et mal disposé; j'aurais voulu être seul. Je crains toujours ces collapsus où je tombe au-dessous de moi-même après m'être élevé par le sentiment; il vaut mieux ne pas éprouver d'excitation vive parce que l'âme dans son état habituel garde ses forces pour s'élever dans l'occasion.MAINE DE BIRAN, Journal, 1818, p. 157.Prononc. :[
(l)lapsys]. [l] simple ds Lar. Lang. fr.; [ll] ds WARN. 1968 (cf. aussi LAND. 1834, LITTRÉ et DG); [l] ou [ll] ds Pt ROB. Étymol. et Hist. 1785 (G. CULLEN, Éléments de Méd. pratique, trad. en fr. par E. F. M. Bosquillon, t. 1, p. 23 ds QUEM. [date d'apr. Lar. Lang. fr.]). Empr. au lat. collapsus, part. passé de collabi « tomber d'un bloc, s'écrouler, s'affaisser ». Fréq. abs. littér. :8.
collapsus [kɔlapsys] n. m.ÉTYM. 1785; mot lat., p. p. substantivé de collabi « s'affaisser ».❖♦ Médecine.1 État pathologique caractérisé par un malaise soudain, intense (avec ou sans perte de connaissance), une baisse de la tension, une accélération du pouls, des sueurs froides (→ Algidité). || Collapsus cardio-vasculaire. || Tomber en collapsus.0 (…) je vous parie qu'il y en a (des malades, atteints du choléra) d'étendus sous les genêts. Mais en cas de collapsus foudroyant, ils vont se fourrer dans des endroits dont vous n'avez pas idée.J. Giono, le Hussard sur le toit, p. 51.♦ Littér. Lassitude extrême, faiblesse absolue.2 Affaissement d'un organe, dû à une compression d'origine pathologique. || Collapsus pulmonaire, dû à un épanchement pleural, une tumeur. — Collapsus thérapeutique du poumon. ⇒ Collapsothérapie.❖DÉR. et COMP. Collapsothérapie.
Encyclopédie Universelle. 2012.